Halte à la dictature du talent !

Lors d’un stop de 48h à Los Angeles,  je me suis promené à Venice Beach. C’est les planches de Deauville, en juste un peu plus rock’n’roll :).

Les joueurs de guitare solo se mêlent aux groupes de rock bien énervés, à côté de voyants, de masseurs, de vendeurs de cannes de sorcier, de basketteurs, etc., le tout devant des restaurants et autres boutiques.

Je suis resté scotché devant une esplanade de danseurs en roller-blades. Sur du Michael Jackson et une multitude de titres célèbrissimes de Soul music, des jeunes, vieux, gros, malingres, blancs, noirs dansaient les uns à coté des autres en ayant vraiment l’air de se marrer !

De temps en temps, ils tentaient une chorégraphie, sinon ils dansaient en solo.

Un papy torse nu en cheveux longs a particulièrement attiré mon attention. Il dansait de façon très « personnelle », vraiment pas très bien, et sans roller 🙂  Mais il semblait réellement s’amuser ! Et c’était le but …

Il était juste à côté des autres, personne ne se moquait de lui ou faisait de remarques, parce que finalement que dire de quelqu’un qui s’amuse et ne dérange personne ?

Pourquoi écrire un post à ce sujet ? Est-ce tellement étonnant que ça mérite d’être raconté ? Et bien franchement, oui…

La scène est banale mais je ne me souviens pas en avoir vu une similaire à Paris.

Parce que l’on n’oserait pas danser si l’on est pas bon, parce que l’on aurait peur pour son image, parce que juste se marrer semble moins important que le regard des autres, et parce que finalement on a souvent l’impression d’être jaugé, pour ne pas dire jugé.

Le pire, c’est que les choses sont à peu près identiques en entreprise. On a souvent plein de questions à poser lors d’une prise de parole en public, mais l’attrait de la réponse est moindre que la peur de dire une connerie.

On a souvent des choses à dire, à montrer, à partager, mais on ne sent pas « légitime », et on prend finalement moins de risque à ne rien faire.

N’est-ce pas de la responsabilité des RH et des managers que d’encourager chacun à s’exprimer, à oser, et créer les conditions pour le faire ?

Et y’a-t-il de meilleur axe de développement que d’encourager chacun à « se lancer » dans ses différentes aspirations ? Dans la mesure où cela ne nuit pas à l’entreprise bien sur. Mais la mesure du risque pratiquée par l’entreprise n’est-elle pas un peu excessive ?

Un post un peu démagogique ? Maybe… Mais vous sentez-vous plus proches du papy danseur ou de celui qui n’ose pas ?

😉 CQFD